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EPERVIERS DU TOGO/ RETOUR DES VIEUX DEMONS
Paravkodjo
La fortune actuelle de la sélection nationale fanion de football du Togo n’est pas seulement marquée par les mauvais résultats et la récente élimination de la CAN Maroc 2025 qui a fait souffrir plus d’un mais également par une atmosphère délétère et infecte qui se développe autour d’elle, telle une aura poisseuse. Depuis l’arrivée du sélectionneur Dare Nibombe, c’est le réveil des vieux démons.
Il ne s’agit pas pour moi d’insinuer que l’ancien défenseur de Mons a œuvré à polluer à nouveau l’air dans le giron du football national, spécifiquement de tout ce qui tourne autour de la sélection fanion. Je ne dis pas que Nibombe Dare est coupable actif de la situation que je trouve déjà inquiétante. Je considère tout simplement que depuis son arrivée certaines tares ont refait surface et cela ne favorise pas la fortune de la sélection.
Ce que je vois : des amis ne se parlent plus parce que l’un, journaliste, a porté un regard critique sur l’action de Nibombe Dare ; l’autre, qui ne cache pas sa proximité avec Dare, ne le lui a pas pardonné ; sur des fora whatsapp, des discussions entre journalistes sont copiées et transférées au premier concerné par des confrères parce que ces positions sont jugées critiques et défavorables à leur « ami » sélectionneur ; des individus bien identifiés osent agiter la menace de l’agression physique contre quiconque ose penser que tout ne se passe bien dans la sélection ; le staff technique est miné par le système « les dents rient, c’est autre chose qui est dans le ventre » et des clans autour des protagonistes se réjouissent pour des défaites des sélections cornaquées par les « gourous ».
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Je ne veux pas ajouter d’autres manifestations de mon constat. Comment est-ce possible qu’on puisse envisager une fortune heureuse à une sélection qui évolue dans un tel environnement ? On me jettera rapidement au visage l’exemple camerounais : les clans Kombi Mouelle et Eto’o s’affrontent sans pitié mais le Cameroun a réussi à se qualifier à la CAN Maroc 2025 dans ce contexte immonde et continue à frayer match après match un chemin vers le mondial 2026. Ce n’est pas faux.
Mais qui peut oser ignorer que l’un des traits marquants de l’homme togolais, c’est sa cruauté impitoyable vis-à-vis de son compatriote togolais ? Devant les étrangers, l’homme togolais est doux, il ferme les yeux sur les errements et les affronts ; son com-patriote n’a jamais cette chance. C’est peut-être là, on y est arrivé logiquement, l’une des raisons de la situation actuelle. Avec Leroy et Claude, il y avait des clans mais je puis dire qu’ils ne se regardaient pas autant en chiens de faïence. Quand il m’est revenu que quelqu’un qui se réclame du clan de Nibombe Dare ait osé écrire « Vous n’avez pas encore traversé le fleuve mais vous vous moquez de celui qui se noie », au lendemain du match nul 0-0 qui a barré la route du CHAN à la sélection A’ dirigée par le second adjoint du sélectionneur des A, je me dis : « Attention, on n’est pas loin du Rubicon, si on l’a pas encore franchi. »
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Je ne sais pas si Nibombe Dare est une victime des élans de son clan, ni s’il serait lui-même un chef de gang. Ce dont je suis sûr, c’est que l’horizon est sombre et la perspective embrouillée. Je considère donc qu’il faut sonner l’alerte, tirer la sonnette d’alarme et appeler au bon sens des uns et des autres.
J’y trouve fondamentalement un problème de démocratie et d‘élégance. Critiquer n’est qu’un jeu, c’est la manifestation de la liberté d’expression et d’opinion. Sensément, personne ne devrait être méprisé pour cela. Celui qui est critiqué n’est pas un criminel, on l’aide sans doute à mieux faire. Celui qui critique ne peut pas se permettre d’avoir des arrière-pensées. Si donc les critiqués pouvaient sourire des critiques et réfléchir à améliorer leurs actions, on n’aurait pas ce problème. La pensée unique tue, elle détruit les organisations humaines.
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Les théoriciens du stoïcisme enseignent que la critique est inévitable. Ils résument ainsi que suit la meilleure attitude à adopter face aux critiques : « Transforme chaque critique en une opportunité d’amélioration. (…) On ne peut pas contrôler ce que les gens disent mais on peut contrôler comment on l’utilise à son avantage. (…) Les faibles sont offensés par la critique, les forts l’utilisent comme carburant. (…) La critique, même si elle est mal intentionnée, peut être une arme à notre avantage (…) ».
L’union fait la force, c’est un fait. On ne peut rien construire dans un tel contexte, dans une telle atmosphère de défiance, de mépris, de suspicions et de nuisance réciproque. Les Eperviers ont besoin d’une union sacrée pour s’envoler à nouveau. Qui peut aider à quelque chose ?
