SELECTIONS NATIONALES/ FAURE GNASSINGBE AU SECOURS !

Un communiqué du ministère des sports a confirmé ce qui se susurrait dans certains milieux bien informés. Il n’y a plus d’argent pour les sélections nationales de football.

Seule une intervention au plus haut sommet peut sauver la situation.

Le moins qu’on puisse dire est que le contexte n’est pas du tout favorable dans le giron des sélections nationales de football. Les Eperviers fanion d’abord, puis les dames n’ont pas pu percevoir les primes inhérentes aux victoires et aux stages d’avant match officiel. Tous ont été priés de prendre leur mal en patience et d’attendre l’Arlésienne.

Des finances dans le rouge

« Depuis hier nuit (mardi nuit, ndlr) circulent sur les réseaux sociaux des informations faisant état du non-paiement des primes de match à nos Eperviers dames suite à leur brillante performance en aller retour contre leurs homologues de Djibouti (7-0 puis 6-0) dans le cadre du premier tour des éliminatoires pour la qualification à la CAN Maroc 2024 », a écrit la ministre Lidi Bessi Kama dans un communiqué en date du 27 septembre 2023.

Ainsi entamé, le communiqué fait croire que le ministère va démentir les bruits de non-paiement des primes. Il n’en a rien été. Curieusement. Le communiqué indique seulement que « (les) primes qui sont un droit acquis leur seront intégralement payées ». La suite du communiqué laisse sur la soif. Elle ne dit rien de quand et comment ces droits acquis seront libérés. Le doute persiste donc et l’on peut dire à présent que le problème est réel.

Que se passe-t-il ? Selon nos informations, le football a déjà épuisé les ressources mises à sa disposition dans le budget exercice 2023. Une source renseigne que les différents matches des éliminatoires de la coupe d’Afrique et surtout les matches amicaux disputés par la sélection fanion ont engendré des dépenses telles que le budget alloué a été épuisé, voire dépassé. La source a souligné la contribution des matches amicaux à épuiser le budget, regrettant dans la foulée que des alternatives moins budgétivores n’aient pas été retenues. « On ne peut pas cracher sur les matches amicaux, la sélection en avait besoin. Mais alors pourquoi n’avoir pas envisagé des formules moins onéreuses vu qu’on n’ignorait pas que la cagnotte réservée se rétrécissait ? », a fait remarquer la source.

Une autre source a confié son incompréhension face à certains choix opérés par le ministère des sports. Il s’agit des dépenses qui se sont poursuivies bien que tout le monde sache que l’exercice budgétaire s’achevant en fin d’année, il faudra attendre 2024 pour avoir une nouvelle cagnotte à disposition. « C’est un risque qu’on a pris. Vu l’agenda du dernier trimestre, on aurait dû prévenir la situation inextricable actuelle en minimisant les dépenses, en choisissant des sparring partners qui n’auraient pas généré de grosses dépenses », a indiqué la source. D’autres dépenses liées au salaire du Team Manager, aux coûts générés par les services de l’agent de match ainsi que les salaires des membres du staff de la sélection fanion sont également signalées comme ayant contribué à vider les caisses du football. On y reviendra.

Au secours, M. le Président !

Le contexte est ainsi ; cependant, le Togo étant déjà engagé dans les éliminatoires du CHAN, de la CAN Maroc 2024, de la coupe du monde, il faut trouver les moyens de financer lesdits matches qui vont arriver assez vite. Où va-t-on trouver de l’argent à cet effet ? La question vaut son pesant d’or.

On peut poser autrement la question. Où va-t-on trouver de l’argent pour éviter de re-vivre la situation des « matches à crédit » ? Une seule solution est à envisagée. « Dans un tel contexte, seule une intervention du Chef de l’Etat peut faire bouger les lignes. Si la ligne budgétaire réservée est épuisée, on ne peut plus dégager de ressources au profit du football si l’ordre ne vient pas d’en haut », explique une source. C’est ici que surgit la nécessité que Faure Gnassingbé intervienne dans le dossier.

Lui et lui seul peut en effet demander au ministère des finances par exemple de mobiliser des fonds pris à d’autres sources en faveur du football. Cette intervention peut-elle arriver à temps ? Quand ? Déjà, on annonce des matches amicaux de la sélection fanion en octobre. Une source a signalé des contacts avec l’Angoila et la Guinée. Si cela se confirmait, comment ces matches seront-ils financés si entre-temps le Chef de l’Etat ne donnait pas l’ordre salutaire ?

Il existe une autre alternative. Nos sources informent que la fédération togolaise de football peut aussi mobiliser des fonds pour sauver les meubles. Elles citent la possibilité pour la FTF de solliciter auprès de la FIFA une ligne mise à disposition des associations membres. Là aussi, il y a problème. Non seulement cette ligne ne peut permettre de faire décaisser qu’un montant de 150 mille dollars au maximum mais encore et surtout cet argent ne peut servir qu’à payer des titres de transport pour une partie de la délégation. Le problème reste entier donc.

L’équation est complexe et compliquée. Les rendez-vous d’octobre, de novembre et de décembre pour les sélections nationales s’annoncent dans une perspective d’incertitude. Le pire peut arriver si le Chef de l’Etat ne fait pas bouger les lignes.

Kodjo M. AVULETEY
Kodjo M. AVULETEY
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