PASSEPORT DE JOUEURS/ LES ERREURS À ÉVITER

La Direction générale de la documentation nationale, structure étatique chargée de la production des documents d’identité, des passeports notamment, a levé un coin de voile sur les principales raisons des difficultés rencontrées par certains sportifs o se faire établir ledit document. C’était à l’occasion d’un Talk Sow animé par le Commissaire Amadou Assane le mercredi 22 mars 2023 à Lomé.

Face à un parterre de journalistes tout yeux et tout ouïe, le Commissaire Amadou a dévoilé l’essentiel des problèmes que son service (Direction de la Production des documents) rencontre au quotidien dans le traitement des dossiers de demande de passeports pour les citoyens sportifs, footballeurs spécifiquement.

Selon son exposé, la principale difficulté porte sur la validité et la crédibilité des pièces mises dans les dossiers. « La carte d’identité comme le passeport est un droit pour chaque citoyen. Toutefois, il s’agit de respecter la loi en vigueur, la loi sur l’étazt civil de 2009, par exemple. Cette loi fixe les conditions d’obtention, de même que les pièces à fournir. Nous ne faisons que respecter les dispositions des lois de l’Etat », a-t-il indiqué pour fixer le contexte.

« Cependant, on ne peut pas délivrer des documents aux citoyens à tous les prix. Le principal problème avec les footballeurs, c’est la qualité et la crédibilité des pièces du dossier, l’acte de naissance surtout », a-t-il ajouté. « Nous constatons que deux dossiers de footballeurs sur trois contiennent des jugements supplétifs. C’est souvent curieux et cela impose généralement de prendre le temps de faire des enquêtes pour s’assurer de la qualité desdits jugements supplétifs », a souligné le Commissaire Amadou.

Voici le problème. Sur la base des différents éléments d’appréciation fournis par le Commissaire Amadou, il faut dire que le service des passeports est saisi de doute et d’incrédulité lorsqu’un demandeur de passeport né des années plus tôt se présente avec un jugement supplétif récent. Selon ces éléments, c’est a priori surprenant qu’un jeune homme de 22 ans qui a fait des études jusqu’au certificat d’études primaires au moins, soit détenteur d’un jugement supplétif, ce qui est devenu commun et régulier chez les footballeuses.

Naissent alors des questions : « avec quel document aurait-il fait ses études primaires ? Que se serait-il passé pour qu’il ait besoin d’un jugement supplétif ? Où sont les documents établis par la justice qui expliquent la pertinence de ce jugement supplétif ? »

En faisant le tour des questions, on se rend à l’évidence que le jugement supplétif, sans être un problème en soi, suscite des doutes souvent fondés et révélés après vérification. Conclusion d’observateur : les dossiers de demande de passeports qui restent longtemps au contentieux sont ceux comportant des jugements supplétifs, certains récents de surcroît.

« Nous ne pouvons pas nous permettre de refuser des documents émis par des tribunaux mais nous avons le droit au doute. D’autant plus que, pour l’essentiel, les actes de nationalité produits dans les dossiers ne comportent pas les numéros des jugements supplétifs. C’est anormal », a confié le Commissaire Amadou.

Sécurité et crédibilité

La direction générale de la documentation nationale, sous la tutelle du ministère de la Sécurité, ne fait qu’exécuter le politique choisi par l’Etat togolais en ce qui concerne les documents de voyage. C’est une politique fondée sur la rigueur dans la gestion du secteur et dans la délivrance desdits documents.

Au-delà du besoin de disposer de statistiques fiables permettant des projections viables, les passeports sous-tendent de gros problèmes de sécurité et de crédibilité. « Aujourd’hui, la fraude documentaire est un créneau abondamment utilisé par les malfaiteurs et criminels de tout poil. Il faut donc mettre toute la discipline et la rigueur qu’il faut dans la délivrance des passeports pour mettre le Togo et le monde entier à l’abri des actes crapuleux de ces individus qui sèment la terreur un peu partout dans le monde, explique le Commissaire Amadou. Le Togo a fait un choix ».

En outre, cette rigueur vise à conférer le maximum de crédibilité et de fiabilité aux documents d’identité émis par la DGDN. « Les passeports biométriques s’inscrivent dans un sytème mondial avec des bases des données accessibles partout. La puce que contient ce type de passeport comporte des données personnelles qui sont visibles dans toute l’Europe dès que le détenteur est contrôlé (passeport scanné) à l’aéroport de Paris par exemple. Du coup, si le même individu se présente plus tard avec un autre passeport, les données précédemment enregistrées ressortent et il y a problème. Dans le cas d’espèce, c’est le Togo qui entre dans l’ère du soupçon, c’est le Togo qui est vu comme un pays producteur de faux documents », a-t-il indiqué. « Il faut donc éviter cette malheureuse situation en évitant de délivrer des documents d’identité par fantaisie, laisser-aller ou complaisance », a-t-il conclu.

La direction générale de la documentation nationale (DGDN) a la double mission de la production des documents d’identité aux nationaux et résidents étrangers et de gestion des flux migratoires (délivrance de visa, entre autres) aux frontières. Le Commissaire est le chef du service de production des documents d’identité. Le Talk show s’est déroulé en marge de l’assemblée générale de l’Association des Journalistes Sportifs du Togo (AJST) tenue le mercredi 22 mars à la Résidence Opium à Lomé.

Mawaki Sports
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