Le Maroc soumettra sa candidature à l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 la semaine prochaine, après que la Confédération Africaine de Football (CAF) ait retiré à la Guinée les droits d’organisation.

En effet, l’instance dirigeante du continent a retiré les droits d’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 à la Guinée suite à un retard dans les préparatifs du tournoi.

Selon la CAF, la Guinée est en retard en termes d’infrastructures. Le président Patrice Motsepe a rencontré le gouvernement de transition dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya pour discuter des raisons du retrait des droits d’organisation.

« Je me suis rendu en Guinée aujourd’hui par respect pour le peuple de Guinée pour discuter de la volonté de la CAF de conseiller et de travailler ensemble avec les parties prenantes du football pour construire et bâtir des infrastructures et des installations de football dans ce pays. Cela permettra à la Guinée de se porter candidate avec d’autres nations concurrentes pour le Championnat d’Afrique des Nations (« CHAN ») qui aura lieu après le CHAN qui sera organisé par l’Algérie en 2023, à la lumière de la décision de la CAF de ne pas organiser la TotalEnergies AFCON 2025 en Guinée », a déclaré le Dr Motsepe.

Cela donne aux pays la possibilité de se porter candidats pour accueillir la compétition, le Maroc devant faire une offre officielle.

VOICI COMMENT LE MAROC EST PARVENU A DOMINER LE FOOTBALL AFRICAIN

Le coup d’envoi de la saison de football africain a eu lieu ce week-end dans la ville marocaine de Rabat avec la Super Coupe qui a opposé deux équipes du pays d’Afrique du Nord.

Cette rencontre a opposé le vainqueur de la Ligue des champions de la CAF de la saison précédente au tenant du titre de la Coupe de la Confédération de la CAF.

Renaissance Berkane – vainqueur de la Coupe de la Confédération – a surpris ses compatriotes du célèbre club de Wydad Casablanca en remportant la Super Coupe 2-0.

Il est rare que deux clubs du même pays s’affrontent dans ce choc, ce qui témoigne d’un football national marocain fort qui a assuré le succès dans les deux compétitions continentales de clubs.

Mais ce n’est pas la seule réussite du football marocain ces derniers années, car tous les aspects du jeu dans ce pays d’Afrique du Nord ont connu des triomphes significatifs.

Les plus grands succès ont été réservés aux équipes nationales senior de football masculine et féminine qui ont obtenu leur place pour la Coupe du Monde de la FIFA 2022 au Qatar et la Coupe du Monde de la FIFA 2023 respectivement, 12 mois seulement après que le Maroc ait battu le Mali 2-0 en finale pour remporter le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) au Cameroun.

Le monde du football national marocain est très dynamique, avec des clubs comme le Wydad qui dominent la scène africaine.

En effet, la qualification des Lionnes de l’Atlas pour la Coupe du monde est la première fois qu’une équipe féminine du monde arabe se qualifie pour le tournoi mondial, suscitant un engouement sans précédent pour le football féminin dans la région.

Il y a deux mois, des foules record ont assisté aux matchs de la Coupe d’Afrique des Nations féminine organisée par le pays, lorsque l’équipe marocaine a atteint la finale de la compétition phare du football féminin en Afrique.

L’équipe féminine U17 du Maroc s’est également qualifiée pour la Coupe du monde qui se déroulera en Inde le mois prochain. Leurs homologues masculins ont atteint la finale de l’Union de football de la zone nord-africaine (UNAF) et ont également joué la finale de la Coupe arabe U17 plus tôt cette année.

Des succès retentissants ont été enregistrés par l’équipe nationale masculine de FUTSAL qui a atteint les quarts de finale de la Coupe du monde l’année dernière après avoir remporté la CAN et la Coupe arabe, tandis que l’équipe de Beach Soccer a terminé troisième du championnat d’Afrique l’année dernière.

Les succès du pays d’Afrique du Nord ne se sont pas uniquement limités au terrain, car ils ont accordé une attention égale aux activités hors du terrain qui sont la clé du succès. Le Maroc a accueilli plusieurs tournois de football africains ainsi que des événements tels que les CAF Awards, le symposium sur le football féminin, le symposium sur la renaissance du football africain et les ateliers de formation des administrateurs du football africain, à des coûts importants pour le pays.

L’affluence à la récente CAN féminine au Maroc a battu des records dans le football féminin africain.

Très peu de pays africains peuvent se vanter de remporter des triomphes aussi complets dans le domaine du football, car de telles réalisations ne sont pas le fruit du hasard, mais d’une stratégie, d’une planification méticuleuse et d’une mise en œuvre directe.

Telle est l’approche du dirigeant visionnaire de la Fédération marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaa, qui a défini la vision du succès en trois étapes clés, à savoir la mise à disposition d’installations de classe mondiale, l’identification précoce des talents et leur formation, ainsi que le recrutement de personnel hautement qualifié pour administrer le jeu.

« Le développement du football au Maroc est fondé sur une approche triangulaire qui devrait constituer la base du développement de tout système : installations, talent et personnel qualifié. Avec mes collègues de la FRMF, je suis convaincu que ces trois éléments fondamentaux doivent être en place pour que le processus se développe comme il se doit », a déclaré M. Lekjaa, membre du Conseil de la FIFA, en expliquant la stratégie de la FRMF pour développer le jeu dans le pays.

Au cœur de cette vision se trouve la mise en place de la Mohammed VI Football Academy, une installation de football de classe mondiale de 70 millions de dollars qui a ouvert ses portes il y a trois ans près de la capitale Rabat. Cette installation s’étend sur 30 hectares de terrain et dispose de terrains de classe mondiale, d’un hôtel cinq étoiles, de deux hôtels trois étoiles, de dortoirs, d’installations et d’équipements de pointe.

C’est la plaque tournante de l’entraînement des meilleurs footballeurs du pays, car toutes les équipes nationales y campent et s’y entraînent sous la supervision d’entraîneurs et d’administrateurs de classe mondiale.

Le roi du Maroc inspectant le prototype de l’académie qui porte son nom

Les 12 régions du Maroc disposent toutes d’une version réduite de l’académie de football Mohammed VI qui identifie les footballeurs talentueux – garçons et filles – avant que les joueurs les plus performants ne soient amenés au centre national à Rabat.

Certains de ces joueurs de l’académie nationale sont recrutés par les meilleurs clubs du pays, ce qui contribue à renforcer les ligues nationales et les équipes nationales.

« Nous avons une équipe qui supervise le développement à travers les 12 régions du pays, en commençant par l’identification des talents, avec des jeunes joueurs qui fréquentent les académies des clubs. C’est pourquoi nous avons fait un tel effort pour nous assurer que les clubs ont leurs propres académies », a révélé Lekjaa.

« Les académies régionales sont les mêmes que l’académie nationale, mais plus petites. Les meilleurs joueurs des régions vont au centre d’excellence, qui dispose d’un personnel d’entraîneurs et de médecins qui travaillent avec les jeunes joueurs repérés dans le football de base et les font passer au niveau supérieur ».

« C’est ainsi que notre cycle de développement est conçu. Il commence par la détection des talents au niveau de la base, qui sont ensuite canalisés vers les clubs, l’académie régionale, puis le centre national d’excellence. »

Après avoir obtenu les installations nécessaires à la formation des talents, la FRMF avait besoin de personnel qualifié pour mettre en œuvre la vision du dirigeant.

C’est ainsi qu’elle a décidé de faire appel à l’administrateur marocain très respecté, Mouad Hajji, qui a démissionné de son poste de secrétaire général de la CAF, l’instance dirigeante du football africain, pour diriger la mise en œuvre de cette vision.

Avec l’arrivée de Hajji pour mettre en œuvre le plan de Lekjaa, la ligue de première division masculine et les compétitions régionales ont été complètement révisées, garantissant de bons salaires aux joueurs tout en mettant en place des structures professionnelles pour les clubs du pays.

Mouad Hajji a été chargé de mettre en œuvre la stratégie de développement du football marocain après avoir quitté la CAF.

La mise en place de la première ligue féminine efficace dans le monde arabe a suivi, la FRMF payant directement chaque joueuse environ 500 $ par mois, avant d’autres incitations pour les joueuses par leurs clubs, catapultant la ligue dans les sphères du professionnalisme.

Des modifications similaires ont été apportées au FUTSAL et au Beach Soccer avec la mise en place de ligues à travers le pays afin d’assurer la traction et l’attrait sans limite parmi la population.

Tout en renforçant ses compétitions nationales, la stratégie extérieure de la FRMF a été d’accueillir de nombreux événements footballistiques africains et de forger des partenariats solides en signant des accords de coopération avec plus de 30 fédérations sur le continent.

Cela s’est traduit par des matchs amicaux réciproques, l’accueil de camps d’entraînement gratuits pour les équipes nationales africaines au Complexe de football Mohammed VI et même l’accueil de matchs des équipes nationales de pays dont les stades ne répondent pas aux normes fixées par la CAF et la FIFA.

« Prenez par exemple les qualifications pour la Coupe du monde 2022. Nous avons accueilli plus de 25 matchs en utilisant tous nos stades (stades) pour accueillir nos frères de différentes nationalités », a déclaré Lekjaa.

Le désir du Maroc de devenir un leader du football africain est fortement soutenu par le leader du pays, le roi Mohammed VI, qui a la passion d’utiliser le sport pour améliorer la coopération Sud-Sud, ce qui a vu le pays accueillir de nombreux événements de la CAF.

Alors que le pays a dépensé d’énormes ressources financières pour remodeler son football et accueillir plusieurs activités de football africain, les critiques affirment que le Maroc bénéficie souvent d’un traitement préférentiel – une notion rejetée par le président de la CAF, Patrice Motsepe.

« Parfois, le Maroc est le seul soumissionnaire », a déclaré Motsepe. « C’est un pays spécial. Le roi Mohammed VI est un passionné de football. Qu’il soit béni. J’encourage d’autres pays à se porter candidats pour accueillir des événements, j’aimerais que l’Ouganda accueille quelque chose. »

Le Maroc est la première équipe arabe à se qualifier pour la Coupe du monde de football féminin.

La stratégie, la vision et l’engagement du gouvernement en faveur du développement du football sont des éléments qui font défaut à la plupart des pays d’Afrique et qui ont freiné la croissance du football tout en permettant au Maroc de se hisser au sommet – un concept qui doit être imité par le reste du continent, déclare la Secrétaire Générale de la FIFA, Fatma Samoura, à l’issue de sa visite du Complexe de football Mohammed VI.

« Quand vous êtes dans ce complexe de football, vous avez l’impression de ne pas être en Afrique. Or, ce joyau se trouve bel et bien au Maroc, un pays africain », a déclaré récemment la Sénégalaise lors de la visite des installations à Rabat.

« Nous devons montrer au monde entier qu’en Afrique, il y a des pays qui ont beaucoup investi dans le développement du football à tous les niveaux et que l’exemple du Maroc doit inciter les autres fédérations africaines à faire de même. »

Avec un tel niveau d’investissement et d’engagement, les succès du Maroc étaient inévitables, mais les efforts déployés ont donné des résultats plus rapides que prévu après avoir déployé sa stratégie de développement il y a seulement quatre ans.

Au fur et à mesure que cette stratégie de développement s’implante, de plus grands lauriers sont attendus dans un avenir proche, avec plus de joueurs talentueux qui devraient passer par les ligues nationales et les équipes nationales, permettant au Maroc de dominer le football africain pour de nombreuses années à venir.