PREMIER LEAGUE : ARSENAL CEDE A LA PRESSION AU MAUVAIS MOMENT

Après 25 minutes au London Stadium, tout semblait sous contrôle pour Arsenal et Mikel Arteta.

Après seulement dix minutes de jeu, les Gunners menaient 2-0 face à West Ham United, grâce à des buts de Gabriel Jesus et de Martin Odegaard. Déjà vu dimanche dernier, lorsque les Gunners avaient pris deux buts d’avance à Liverpool, mais pas aussi tôt.

Les mouvements d’Arsenal étaient fluides, les passes impeccables et la confiance semblait atteindre des sommets face à une équipe qui avait été battue 5-1 par Newcastle sur ce même terrain 11 jours plus tôt. C’était trop facile.

Une victoire aurait permis à Arsenal de reprendre six points d’avance sur Manchester City en tête de la Premier League, préparant ainsi le terrain pour un alléchant choc entre poids lourds le 26 avril à l’Etihad Stadium.

Mais pour la deuxième semaine consécutive, les hommes d’Arteta n’ont pas su lire le scénario de la victoire. Au lieu de cela, ils se sont enfermés dans leur coquille et ont commis des erreurs individuelles et collectives, permettant à West Ham, soutenu par un public bruyant, de prendre le dessus. En fin de compte, ils ont arraché un match nul dans les mâchoires de la victoire.

La chose la plus dévastatrice pour Arteta est peut-être que la chute d’Arsenal a été entièrement de son fait.

La passe de Kieran Tierney à Thomas Partey était timide, la réaction du Ghanéen tout autant. Declan Rice a mis la main à la poche et, en l’espace de dix secondes, Gabriel a mis son pied dans le tibia de Lucas Paqueta, qui a concédé un coup de pied de réparation.

« Nous sommes repartis de plus belle, nous avons dominé le match, le terrain, et nous avons marqué deux beaux buts. Après cela, nous avons commis une énorme erreur. Nous avons cessé de jouer avec le même objectif », a regretté Arteta lors de la conférence de presse d’après-match. Et c’est bien ce qui s’est passé.

Saïd Benrahma a expédié ledit penalty pour réduire le déficit à 2-1, après quoi Arsenal a semblé s’asseoir sur ses lauriers et lever le pied.

« Nous avons besoin d’un état d’esprit impitoyable à ce moment-là pour aller tuer une équipe, quand une équipe est à notre portée, vous devez tuer le match et nous ne l’avons pas fait », a admis l’Espagnol, déplorant l’incapacité de son équipe à reprendre le contrôle du match.

Arsenal s’est même vu offrir une occasion en or de reprendre son avance de deux buts, lorsque Michail Antonio a maladroitement tendu le bras pour concéder un penalty en début de seconde période. Mais au lieu de saisir sa chance, Bukayo Saka, l’un des meilleurs joueurs de Premier League cette saison, a repoussé sa tentative à côté du poteau de Lukasz Fabianski.

Alors que le public se réjouissait de l’échec de Saka, Arsenal commettait le péché capital d’enchaîner avec une autre erreur. Le corner d’Aaron Cresswell était dégagé vers Thilo Kehrer sur la ligne médiane, et l’Allemand reprenait le ballon en diagonale dans la surface de réparation.

Arsenal n’avait pas dégagé la surface en même temps, ce qui signifiait que Jarrod Bowen était confortablement en position de hors-jeu lorsqu’il se tournait vers le but d’Aaron Ramsdale et s’élançait dans la surface de réparation. La finition de l’ailier anglais était remarquable d’un point de vue technique, mais elle aurait pu être évitée du point de vue d’Arsenal.

« Il est vrai qu’après le 2-0, nous avons commis une énorme erreur et n’avons pas compris ce que le jeu exigeait à ce moment-là », a concédé Arteta, avant d’ajouter : « Nous avons été plus lents dans tout ce que nous avons fait » par rapport à la première demi-heure du match.

En attaque, Arsenal n’a cadré que trois autres tirs après le but d’Odegaard à la 10e minute, chacun d’entre eux ayant été facilement repoussé par Fabianski. Gabriel Martinelli s’est éteint après un début de match rapide, Gabriel Jesus a perdu de son influence et le trio de milieu de terrain loué, composé d’Odegaard, Granit Xhaka et Thomas Partey, a été surpassé par Lucas Paqueta, Declan Rice et Tomas Soucek.

Manchester City pourrait encore perdre des points au cours de la course au titre, mais nous avons vu au fil des ans le type de mentalité qu’Arteta appelle de ses vœux à ce stade de la saison – une volonté impitoyable de gagner à tout prix, qui tue les équipes et remporte des titres.

Arsenal n’est pas encore sorti d’affaire – il est toujours en tête du classement avec quatre points d’avance et a son destin en main – mais cet effondrement pourrait être la première étape indésirable sur la route qui le mènera à terminer la saison en tant que dauphin de la Premier League, plutôt qu’en tant que champion pour la première fois en 19 ans.