EDITORIAL/ PSG : LES LEḈONS D’UN SACRE

D’Ibrahimovic à Messi en passant par Neymar, Mbappe, Cavani, le PSG a couru après la coupe aux grandes oreilles, en vain. « Cent fois sur le métier, il faut remettre votre ouvrage si on ne vous paie pas le salaire d’aujourd’hui », a écrit Jacques Prévert. Cette phrase est une invitation à la résilience et à la constance dans les efforts jusqu’à l’atteinte des objectifs. La victoire du PSG le samedi 31 mai dernier en finale de la ligue des champions de l’UEFA est la parfaite illustration de cette invitation. Les investisseurs qataris ont eu raison de ne pas baisser les bras.

Il y a eu en effet des moments où Nasser Al Khelaifi, la face visible des magnats qataris qui ont racheté le club de la capitale française, a fait la moue, n’a pas pu cacher sa déception et sa désolation. Il y a eu des raisons, de suffisantes raisons d’ailleurs, de baisser la garde et de tout laisser tomber. Mais les investisseurs qataris ne l’ont pas fait.

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Je me suis souvent demandé s’ils ont autant d’argent à jeter par la fenêtre. Je me suis toujours demandé le bénéfice réel que Nasser Al Khelaïfi et ses mandants assis dans les fauteuils hyper bourrés des salons surgelés de Doha pourraient avoir d’une victoire du PSG dans une ligue des champions. Si c’est l’argent, ils n’en manquent pas. Que représentent au vrai les 10,4 millions d’euros, prime de la victoire finale (il y est inclus la prime de participation de droit à la Super Coupe) et les 138 millions d’euros engrangés comme revenus du parcours depuis la phase de poules, droits TV et prime liée au coefficient UEFA compris, devant la fortune des magnats de Doha, propriétaires du PSG ?

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Je n’en sais pas grand-chose mais je puis dire qu’il s’agit d’une goutte d’eau dans la mer. D’ailleurs, il suffit d’envisager tout ce que ces Qataris ont dépensé en 15 années d’investissements au PSG pour s’accorder que l’argent n’était sûrement pas la motivation.

L’orgueil et la fierté donc. Oui, ce n’est que ça. Je ne doute pas que beaucoup de gens en Europe auraient ricané sous cape quand les Qataris déclaraient 15 années plus tôt leur ambition de remporter une ligue des champions.

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Je ne doute pas que beaucoup d’entre eux se seraient dit : « Tiens ! Voilà des rêveurs, des promeneurs solitaires qui parlent pour se donner de l’importance ». Au finish, tout le monde constate que les Qataris étaient les seuls à savoir ce qu’ils voulaient, où ils allaient et tout ce qu’ils sont prêts à mettre sur la table pour atteindre le but, relever le défi et confondre les sceptiques et les pessimistes. J’en retiens beaucoup de leçons donc.

La première : il faut croire en ses rêves et travailler pour les réaliser. Les Qataris l’ont prouvé. Ils n’ont reculé devant aucun sacrifice, ménagé aucun effort, remis sur le métier plus de cent fois leur ouvrage quand une tentative échoue. Le chemin a été long, pénible, semé d’embûches mais ils ont réussi à toucher le but.

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La deuxième : la patience et la persévérance sont des valeurs incontournables quand on veut faire de grandes choses. Dans la perspective de leur ambition, quelque peu folle au début, Nasser Al Khelaïfi et ses patrons n’ont jamais baissé les bras. Je puis dire qu’ils ont tout fait pour et donné à cet effet. Avec Ibrahimovic, le projet a fait flop ; ils sont allés chercher Cavani. Nouvel échec avec, au passage, la frustrante et embarrassante remontada subie face au Barcelone. Puis, ils ont frappé de grands coups : rassembler Neymar, Messi et Mbappe dans le même effectif.

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Sans doute que les bookmakers ont cru, momentanément, que cet attelage allait faire trembler l’Europe. Seule la France avait tremblé, encore que de ce côté-là, il n’y avait plus rien à prouver. Ce gros échec n’a pas ébranlé les milliardaires qataris. Ils ont plutôt retroussé les manches et mis une nouvelle option sur la table. A-t-on besoin de rappeler que, dans ce contexte de résilience et de persévérance, il y eut une valse d’entraîneurs dont les mieux côtés sur le vieux continent ? Echec et mat.

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La troisième leçon : la force d’une équipe réside d’abord et avant tout dans la cohésion et la complicité entre les joueurs. Qui pouvait croire, au début de la phase de poules, que le PSG arriverait eb finale et remporterait le trophée ? Qui n’a pas dit, vu les difficultés du club en phase de poules, que 2025 sera un nouvel échec ? Curieusement, sans star, sans joueur payé à des prix troublants, le PSG est devenu une machine de guerre qui a marché sur Manchester City, Liverpool, Aston Villa et Arsenal. Devenue un monstre impitoyable, cette équipe a humilié Inter pourtant tombeur du grand Barcelone en demi-finale.

Le dernier mot : il faut croire en ses rêves et travailler à les réaliser, la solution aux difficultés n’est pas toujours dans les grands remèdes. Des choses de rien du tout peuvent transformer des vies.

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