BOXE/ FIOKLOU DOGBEVI, CHAMPION DU TOGO CONTRE ZÉRO FRANC

Cela paraît anecdotique mais c’est pourtant le cas. Le nouveau champion de boxe du Togo, catégorie pois lourds 91 Kg, n’a rien gagné ni reçu de son titre. Un bout de papier exhibé pour les besoins de la photo de propagande et puis c’est tout. Ainsi va la boxe au Togo au moment où la catégorie poids lourds est en voie de disparition. Peu importe. Le champion lui-même voit devant et grand.

Tous tant qu’ils sont, les boxeurs ayant remporté le titre de champion du Togo au cours du dernier championnat ne sont repartis à la maison qu’avec le bout de papier qu’on leur a remis comme témoignage de leurs exploits. D’argent, point.

Selon nos sources, les boxeurs déclarent qu’on leur a dit : « on va vous appeler ». Quand ? Personne ne le sait. On peut dire tout de même que ce n’est pas encore le cas.

Ce qui est inquiétant, c’est l’effet négatif que cette situation peut avoir sur les boxeurs et sur le présent et l’avenir de la boxe togolaise. « On a le sentiment qu’il n’y a ni ambitions, ni vision pour la boxe. Autrement, on ne comprend pas qu’on ait préparé et lancé un championnat national sans s’assurer d’avance des récompenses que les vainqueurs en recevront », s’est indignée une source.

« Ce qui a tout pour faire davantage peur, c’est la condition de la catégorie poids lourds.  On pouvait constater que, à la différence des autres catégories, il n’y a eu que la finale directe chez les 91 kg. Cela signifie que, sur tout le territoire, on n’a pu trouver que deux boxeurs poids lourds. Dans un tel contexte, peut-on se permettre d’agacer les athlètes et ainsi courir le risque de les dégoûter de la discipline ? », a-t-elle ajouté.

Rêves de champion

Fioklou Dogbevi dit « Américéain » est donc le nouveau détenteur de la ceinture de champion poids lourds du Togo. Au cours du championnat national disputé le week-end passé, il a battu sans coup férir Amezuwe Victor. Dès le deuxième round, le tour était joué. L’adversaire est déclaré perdant par K.O. technique.

« C’est une grande joie pour moi. Je peux dire que ce titre récompense tous les sacrifices que j’ai consentis dans la perspective de ce championnat », a commenté Fioklou Dogbevi.

Le champion souligne en effet le grand décalage entre les minutes de combat et le temps qu’il faut pour les préparer.

« Quand vous voyez un combat de boxe, seuls les boxeurs savent le peix à payer avant cela. C’est des mois de sacrifice et de privations, des heures passées à faire des efforts physiques inouis » explique-t-il. Puis il ajoute : « Pendant un mois, ma vie avait pris une autre tournure. Entre joggiing, heures de gym et les séances d’entraînement intense, le prix payé a été très grand. »

Du haut de ses 174cm pour 85kg, Fioklou Dogbevi est en réalité un féru des sports de combat. Dès 2004, il fait du karaté shotokan avant d’intégrer les milieux du noble art en 2016.  Ses ambitions sont grandes.

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« Mon rêve est de gagner un titre africain. C’est une obsession pour moi. Derrière, je me verrais bien aussi étrenner des couronnes de champion du monde, de champion olympique », a-t-il confié à la rédaction de mawakisports365.

Mike Tyson est son modèle de boxeur. Il explique : « Tyson me fascine parce que c’est un véritable monstre. Son talent de puncher m’inspire ». Le meilleur est devant : « Je veux faire plus que lui ».

Celui qui a déjà participé à deux combats professionnels à Accra a-t-il les moyens de ses rêves ? Qui vivra verra.