BOXE/ BRANLE-BAS AUTOUR DU CLASH FURY-NGANNOU

La tension monte au fur et à mesure que s’approche l’heure du combat tant attendu entre Tyson et Ngannou.

La guerre psychologique est rude entre les deux adversaires.

C’est l’histoire de la carpe qui vient défier la tourterelle sur la terre ferme. Ngannou, maître dans son MMA, a fait le choix de s’immiscer dans le royaume de la boxe poids lourds où Tyson Fury fait fureur depuis quelques années. Le ciel de Riyadh s’apprête à faire voler et briller mille et une étincelles.

Deux mondes, deux rois

Lorsque Tyson Fury, sans doute l’un des plus grands boxeurs poids lourds de tous les temps, affrontera le combattant MMA Francis Ngannou  ce samedi à Riyad, Arabie Saoudite,  la question n’est pas seulement de savoir à quel point le combat sera sérieux, mais plutôt à quel point Fury le prendra au sérieux.

Ngannou est un adepte expérimenté des arts martiaux mixtes, mais à 37 ans, ses meilleures années sont derrière lui et il est novice en matière de boxe à ce niveau. Le combat n’a pas encore été homologué en tant que combat professionnel (10 rounds de trois minutes) et la ceinture WBC des poids lourds de Fury ne sera pas en jeu.

Au lieu de cela, toutes les parties voulant à tout prix conférer à ce combat une certaine légitimité sportive, la WBC a créé une ceinture de « Champion de Riyad » qui permettra au vainqueur de se pavaner sur le ring à la fin du combat avec autre chose qu’un gros chèque de salaire. Fury, qui a un combat bien plus sérieux prévu à Riyad en décembre contre l’Ukrainien Oleksandr Usyk, qui détient actuellement les trois autres titres mondiaux, a été associé à un paiement de 50 millions de livres sterling (60,6 millions de dollars) à l’issue de l’exhibition de samedi.

Fury lui-même a déclaré dans la presse britannique que Ngannou gagnerait 10 millions de livres sterling, ce qui n’est pas si mal pour un premier combat de boxe.

Guerre des mots

Malgré la fausseté du spectacle, les deux boxeurs se livrent à la préparation du combat, avec le badinage habituel qui frise l’insulte.

« Francis Ngannou est une grosse saucisse », a déclaré Fury lors de sa conférence de presse de veille de combat.

« C’est pour cela qu’il ne veut pas enlever son haut. Il a honte de son corps. Si cela ne tenait qu’à Francis, il se battrait avec son t-shirt. Il est le taureau, je suis le matador – dans 99,999 % des cas, c’est le matador qui gagne », a-t-il ajouté, un brin moqueur.

Pour être honnête, le Britannique de 36 ans, dont les « poignées d’amour » ont fait l’objet de commentaires dans la presse spécialisée dans la boxe, s’est toujours présenté comme un garçon effronté, à la répartie aussi tranchante que son uppercut.

Ngannou, qui a fait preuve d’un courage considérable en trouvant une vie de combattant MMA depuis son arrivée en France à l’âge de 26 ans en provenance de son Cameroun natal, comprend le jeu mais montre encore une peau un peu mince quand il s’agit des barbes de Fury.

« Pour être honnête, je n’ai reçu aucun respect de la part de la communauté des boxeurs, donc je ne m’attends pas à ce que quelqu’un me respecte », a-t-il déclaré vendredi, avant d’ajouter qu’il fallait réclamer le respect de son adversaire et du monde de la boxe.

« Le respect n’est pas donné », a-t-il déclaré. « On ne peut pas se présenter sur le terrain et demander aux gens de vous respecter sans raison. Je pense que le respect se mérite, que ce soit dans le milieu de la boxe ou dans la vie en général ».

Si l’expérience était déjà contre lui, Ngannou perd également 12,5 cm de taille et 6,4 kg de poids. Sa meilleure chance de gagner sera le coup de poing chanceux.

« Oui, je vais me battre, et si le grand coup arrive, il arrivera », a-t-il indiqué. « S’il ne vient pas, j’ai vraiment l’intention de me battre correctement. Tout est possible. Tout est possible. Sinon, je ne serais pas là ».

S’il réussit le « gros coup », et c’est un « si » assez important, Fury pourrait regretter ce match. Une défaite compromettrait certainement ses préparatifs pour le combat contre Usyk, qui devrait permettre à la boxe de retrouver ses lettres de noblesse.