THLETISME : TEST DU GENE SRY POUR LES ATHLETES DANS LA CATEGORIE FEMININE

Le Conseil mondial de l’athlétisme (World Athletics) a officialisé, ce mois de juillet 2025, une nouvelle réglementation encadrant l’éligibilité des athlètes dans la catégorie féminine. À partir du 1er septembre 2025, un test génétique sera requis pour toute participation féminine aux compétitions internationales de classement mondial.

UN TEST OBLIGATOIRE POUR DETERMINER LE SEXE BIOLOGIQUE

Dès l’entrée en vigueur du nouveau règlement, toutes les athlètes souhaitant concourir dans la catégorie féminine, notamment lors des Championnats du monde d’athlétisme Tokyo 25 qui débuteront le 13 septembre, devront se soumettre à un test unique du gène SRY. Ce gène, situé sur le chromosome Y, permet d’identifier de manière fiable le sexe biologique masculin.

Le test, qui se fera par prélèvement buccal ou sanguin, sera organisé et supervisé par les fédérations nationales membres. Un résultat négatif (absence du gène SRY) permettra à l’athlète de concourir dans la catégorie féminine. En cas de résultat positif, elle pourra se diriger vers des compétitions non classées, mixtes, masculines ou ouvertes.

PRESERVER L’INTEGRITE DU SPORT FEMININ

Cette mesure, défendue par le président de World Athletics, Sebastian Coe, vise à préserver « l’intégrité du sport féminin » : « Pour concourir dans la catégorie féminine, il faut être biologiquement une femme. Le sexe ne peut pas l’emporter sur la biologie. Il est primordial que les femmes sachent qu’il n’existe pas de plafond de verre biologique dans notre sport. »

UN CADRE ISSU D’UNE LARGE CONSULTATION

Ce nouveau règlement découle des recommandations du groupe de travail sur les athlètes diversifiés en matière de genre, créé en 2024. Après plus d’un an d’étude dans les domaines du droit, de la médecine et du sport, et une consultation internationale en début d’année, le groupe a proposé :

*De redéfinir les critères d’éligibilité dans la catégorie féminine.

*De fusionner les règlements relatifs aux athlètes transgenres et aux différences du développement sexuel (DSD).

*De mettre en place une préqualification pour toutes les athlètes féminines.

*De prévoir des mesures transitoires pour les athlètes DSD déjà engagées en compétition.

DES CRITERES D’ADMISSIBILITE STRICTEMENT ENCADRES

Selon la nouvelle règle 3.5, seules les personnes suivantes pourront participer dans la catégorie féminine :

*Les femmes biologiques.

*Les femmes biologiques ayant eu recours à de la testostérone dans un cadre médical, à condition d’avoir observé une période de quatre ans minimum sans traitement.

*Les hommes biologiques atteints d’un syndrome d’insensibilité complète aux androgènes (IAC).

*Les hommes biologiques présentant un DSD répondant aux dispositions transitoires.

Aucune disposition transitoire ne concerne actuellement les athlètes transgenres, car aucun·e ne participe à des compétitions d’élite sous les règlements en vigueur.

RESPECT DE LA VIE PRIVEE ET ENGAGEMENT ETHIQUE

World Athletics a tenu à préciser que ce test ne remet pas en cause l’identité de genre des athlètes et que l’organisation s’engage à respecter la dignité, la vie privée et les données médicales. Aucun traitement, chirurgie ou ajustement hormonal ne sera imposé, et toute forme de discrimination ou stigmatisation sera strictement interdite.

Un système sécurisé garantira que les résultats du test ne seront accessibles qu’au responsable médical désigné de World Athletics. L’organisation apportera un soutien financier de 100 USD par test pour les athlètes engagées aux Mondiaux de Tokyo.

UN DEBAT QUI SOULEVE DES ENJEUX ETHIQUES ET SPORTIFS

Si ce dispositif est salué par une partie du milieu sportif comme garant de l’équité compétitive, il soulève également des questions sur les droits humains, la reconnaissance des parcours individuels, et la représentation des personnes intersexes ou transgenres dans le sport.

Des options alternatives, comme la participation dans des catégories ouvertes ou non classées, sont évoquées pour les athlètes XY exclues de la catégorie féminine. World Athletics indique qu’elle n’envisage pas pour l’instant de créer une nouvelle catégorie, mais ne ferme pas la porte à de futures évolutions.

Une mesure sans précédent, à fort potentiel de controverse, qui pourrait redéfinir durablement l’accès au sport féminin au plus haut niveau.

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